PRÉHISTOIRE
Les origines de la commune de Bages sur laquelle se situe le Château de Prat de Cest remontent à la préhistoire. Selon les historiens, les outils retrouvés à BAGES attesteraient la présence de l'homme dès le Paléolithique inférieur (80.000 ans). Sans aucun doute, les hommes du Néandertal, puis de Cro-Magnon séjournèrent sur les rives du golfe Narbonnais (bord de la mer, à l'époque). La découverte de sites du Néolithique prouve l'existence d'importantes communautés humaines à cette époque.
Dans le domaine de Prat de Cest, il a été trouvé un fragment de poterie ; deux hypothèses s’offrent à nous : s’agit-il d’un fragment de poterie cardiale datant du Vème millénaire avant J.C. (décoration effectuée à l’aide d’un coquillage appelé cardium) ou décorée à l’ongle? La deuxième hypothèse plus plausible remonterait à l’installation des premiers Weinenfelder (750- 650 avJ.C.) qui réalisaient des poteries décorées de sillons parallèles et de lignes incisées verticales ou d’impressions faites avec un roseau creux (thèse de Gayraud) ?
HISTOIRE ROMAINE
Bages, autrefois, formait l'avant-port de Narbonne. A proximité de Bages, il faut s’arrêter à « PRATUM SEXTUM » (« les prés du sixième »), à la sixième borne milliaire, un relais important sur la Voie Domitienne qui longe la propriété Bien avant les romains, passèrent ici ceux qui empruntaient la voie héracléenne (voie suivie par Hercule lors de son voyage de la Grèce aux Hespérides). J.C., s’y serait reposé, ainsi que les trente six éléphants destinés à franchir les Alpes et vaincre Rome.
Les gobelets de Vicarello sont quatre gobelets d'argent de l'époque d'Auguste, trouvés près du lac de Bracciano et conservés à Rome au musée des Thermes. Ils décrivent les étapes et les distances d'un itinéraire allant de Rome à Gades (Cadix, en Espagne).
On trouve les noms des villes de la Narbonnaise sur les gobelets de Vicarello qui fournissent des listes verticales de relais avec le nombre de milles qui les séparent.
Au IIème et Ier siècle avant J.C., les prés et champs du VIème mille ou stade après Narbonne, sont nommés Combusta, ils deviendront trois siècles plus tard Pratum Sextum, comme en attestent les gobelets de Vicarello, offerts aux plus riches curistes Romains.
Puis, les Romains fondèrent une colonie à Narbonne. Lorsque le Consul Domitius Ahenobarbus, vers 130 avant JC, résolut de réparer et de consolider la voie phocéo-phénicienne, il respecta le tracé et le bornage primitif : de petites bornes avaient été placées stade par stade, selon l’usage des Grecs d’Europe et d’Asie Mineure.
Une Mansio (gîte d’étape avec possibilité de changement des chevaux et hébergement des voyageurs) y a été trouvée. Des traces de la présence romaine attestent d’une vie agricole à Pratum sextum, à l’époque d’Auguste (1er siècle après JC).
Une pièce de monnaie a été trouvée, il y a une dizaine d’années, un peu en retrait de la voie, à 3,80m de profondeur, lors de la pose d’un fouloir. Il s’agit d’un As de Nîmes que l’on peut dater de l‘an 40. A l’envers, les têtes adossées d'Auguste et d’Agrippa . Au revers, le crocodile des monnaies de Nîmes avec contremarque autorisant sa mise en circulation.
Une araire ( soc de charrue) a également été découverte sur place. En 2009, dans les vignes de Prat de Cest, Evelyne ALLIEN a trouvé des fragments de poterie sigillée, très probablement de la « fabrique » de La GRAUFESENQUE (près de Millau).
HISTOIRE MÉDIÉVALE
Le domaine de Prat de Cest, dont les bâtiments du XIème Siècle sont encore visibles aujourd’hui, fut la propriété des vicomtes de Narbonne jusqu’en 1156. Le 20 Mars 1156, la vicomtesse Ermengarde de Narbonne (dynastie des Aymeri) fit don de la Tour et de la Bastide de Prat de Cest à l’Hôpital Saint Just et Saint Pasteur de Narbonne. Une des premières traces de vignes existant en Languedoc se situe au Château de Prat de Cest.
LE CHÂTEAU
Au bord de la route, subsistent du Moyen Âge deux belles bâtisses du VIe-XIIe siècle, qui se font face dans la cour du château.
Au Sud est implantée l’église, dont nous ignorons le patron, mais qui retrouve grâce aux propriétaires des lieux, sa pureté originelle. On y pénètre par deux portes, l’une au Sud-Ouest , l’autre au Cers (nord) dite «porte des morts » donnant sur la Via Domitia ; elle est éclairée d’une fenêtre d’axe à simple ébrasement. La nef de 8 m de long et voûtée en berceau, est légèrement plus large que le chevet de 5 m, qui est à fond plat, d’époque wisigothique (7ème siècle après JC) et voûté également. L‘ appareil est fait de belles assises hautes et régulières. Il faut croire que cet édifice a dû remplacer dans une époque de prospérité, authentifiée par une charte de la vicomtesse Ermengarde de 1156, une église plus ancienne, dont le plan serait également à chevet carré et dont les assises se sont révélées, par des sondages, être plus hautes que celles de l’église romane. Il est très probable qu’une exploitation avec son église d’époque wisigothique soient venues se superposer a une habitation romaine.
Au Sud devait se trouver une poterne, défendue par une bretêche, dont ne subsistent plus que les deux corbeaux.
On accédait à l’étage par un escalier aménagé dans l’épaisseur du mur . Cette partie de l’édifice, qui devait être réservée à l’habitat, a été transformée par des aménagements modernes et a perdu son couronnement défensif (notamment lors des guerres de Religion en 1575). Il n’en reste pas moins que cet ensemble, église et château, de PRAT de CEST, accuse parfaitement l’emprise médiévale sur le tracé du vieux chemin, qui mène en Espagne. XIV EME SIECLE : 1330, transaction entre le Monastère de FONTFROIDE (qui jouxte Prat de Cest par-delà la colline au Cers, autre propriété et abbaye fondée par Ermengarde ) et les consuls directeurs de L’Hôpital Saint Just et Saint Pasteur de Narbonne.
Au Sud devait se trouver une poterne, défendue par une bretêche, dont ne subsistent plus que les deux corbeaux.
On accédait à l’étage par un escalier aménagé dans l’épaisseur du mur . Cette partie de l’édifice, qui devait être réservée à l’habitat, a été transformée par des aménagements modernes et a perdu son couronnement défensif (notamment lors des guerres de Religion en 1575). Il n’en reste pas moins que cet ensemble, église et château, de PRAT de CEST, accuse parfaitement l’emprise médiévale sur le tracé du vieux chemin, qui mène en Espagne. XIV EME SIECLE : 1330, transaction entre le Monastère de FONTFROIDE (qui jouxte Prat de Cest par-delà la colline au Cers, autre propriété et abbaye fondée par Ermengarde ) et les consuls directeurs de L’Hôpital Saint Just et Saint Pasteur de Narbonne .
XVI EME SIECLE En 1502,Pierre David donne la Tour à Raymond de la Vinheta, son cousin, marchand à Narbonne.
En 1526, achat des terres par Monsieur de Montbrun membre de la famille de trégouin dont la propriété a gardé dans sa pierre le blason.
Le 26 Mai 1575 , pendant les guerres de religion, les archevêques de Narbonne exigent que trois forteresses soient « abatuz et randuz indéffandables , affin que lesd. Ennemys ne s’en puissent amparer et se fortiffier dans icelles contre le service de Dieu et du Roy »
XVII EME SIECLE
1639 : Château de Prat de Cest ( Arch.Com.Narbonne- sur Roques III-89)
1675 : Compoix concernant des parcelles appartenant au baron de Prat de Cest.
1697 : le Baron de Montbrun propriétaire de Prat Cest et Maire de Narbonne a un procès avec la Mairie de Bages
XVIII EME SIECLE
Courtal de Ceste - carte de Cassini
LA FAMILLE
Avelina mariée à son cousin Adolphe, sera grâce à sa fille Léonie, mariée à Dieudonné Duffour de la Vernède, la branche porteuse de toute notre descendance dans cette lignée. Le patrimoine foncier d’Avelina et le nom de ses domaines ont marqué la vie professionnelle et familiale de ses descendants.
Nous trouvons son histoire dans la Thèse d’Emmanuelle Mandrou sur «Le Patrimoine des grandes familles au XIXème siècle » :
Avelina Razouls a un frère Léonce .Comme leur père a deux domaines, elle reçoit le domaine de Prat de Cest et son frère celui de La Grangette. L’acte de partage des biens de Jean-Pierre Razouls stipule des valeurs mobilières importantes avec une part successorale de chacun des co-héritiers de 682.676 francs. Grâce à cet héritage, elle acquiert en 1873 de Gustave de Martin-Donos le Château de Lebrettes.
Avelina décède le 6 Avril 1889 ; le partage des seules valeurs mobilières composant sa succession est effectué par un acte enregistré au bureau de Narbonne le 11 Mai 1889. En l’espace de quinze ans, le patrimoine mobilier de la défunte est devenu trois fois plus important que celui hérité de son père ; il faut dire que cette fortune est liée à la grande présence d’ esprit d’Avelina, qui, dans les années difficiles des premières décennies du XIXème siècle, lorsque la famine sévissait dans tout le Languedoc, a su, avec l’aide de son neveu, le capitaine de marine Fauran (originaire comme sa tante de Sigean, La Palme), affréter quatre navires au port de La Nouvelle. Ces bateaux partirent chercher du blé au fin fond de l’Espagne et leur cargaison permit, au retour, de nourrir les populations affamées de la région.
1860 : Prat de Cest compte moins d’habitants que Les Pesquis, mais se développe considérablement grâce à ses grands domaines viticoles - c’est l’âge d’or de la vigne - mais aussi du fait de l’importance grandissante du trafic sur la route nationale 9. Le château exploite ainsi sa vocation traditionnelle de relais sur la Via Domitia, devenue Via Mercadéria à l’époque d’Ermengarde.
Par la suite, Prat de Cest ne cessera de progresser avec 737 habitants au village en 1911.
Avelina lègue le château de Prat de Cest à sa fille Marie-Gabrielle Léonie Razouls (1843-1914). Celle-ci épouse Dieudonné Duffour de La Vernède ,propriétaire du Château de La Vernède à Quissac dans l’Hérault .
Léonie Duffour de la Vernède lègue à sa petite dernière et cinquième enfant, Marthe (1877 – 1969) le propriété de Prat de Cest. Cette dernière épouse Raoul Balayé, demeurant au Château Dudon à Barsac, en Sauternais .
Raoul Balayé décède très jeune à 29 ans d’une crise d’appendicite, Marthe vit seule très âgée et lègue la propriété à leur fille Renée (1903 – 1986), épouse du Colonel Herteman.
Renée préside aux destinées de la propriété jusqu’en 1960, où elle la lègue à sa fille Jacqueline (1924).
Jacqueline et Jacques Saumade, son époux, utilisent loisirs et retraite pour s’attacher à la restauration des bâtiments médiévaux et à la restructuration du vignoble.
A sa retraite, Jacqueline cède l’exploitation à ses filles : Marie-Aude (1956), usufruitière, et Evelyne (1952), propriétaire. Le dernier des enfants d’Evelyne et Michel Allien continue maintenant la tradition familiale succédant à une lignée de sept femmes propriétaires successives.
Avelina Razouls (1818-1889)
Raoul Balayé décède très jeune à 29 ans d’une crise d’appendicite, Marthe vit seule très âgée et lègue la propriété à leur fille Renée (1903 – 1986), épouse du Colonel Herteman.
Renée préside aux destinées de la propriété jusqu’en 1960, où elle la lègue à sa fille Jacqueline (1924).
Jacqueline et Jacques Saumade, son époux, utilisent loisirs et retraite pour s’attacher à la restauration des bâtiments médiévaux et à la restructuration du vignoble.
A sa retraite, Jacqueline cède l’exploitation à ses filles : Marie-Aude (1956), usufruitière, et Evelyne(1952), propriétaire. Le dernier des enfants d’Evelyne et Michel Allien, Guillaume Allien, continue maintenant la tradition familiale succédant à une lignée de sept femmes propriétaires successives.